Ma critique de ce livre est l'occasion pour moi de me poser quelques questions sur le fait de donner son avis sur un livre, ainsi que sur l'étendue et la diversité de la littérature en général. Commençons par mon avis et ensuite je bavarderai allègrement sur le reste.
Soyons clairs, je n'ai pas vraiment apprécié Bird Box. Les motifs du récit sont intéressants mais pour moi il y a un manque d'alchimie, un défaut de liaisons entre les différents éléments qui m'empêche de m'immerger dans l'histoire et d'en tirer un sens. Je trouve aussi le récit trop épisodique, trop découpé et fragmentaire, avec des intrigues secondaires lancées comme des bouteilles à la mer mais jamais ouvertes. Il y aurait tant eu à raconter, tant de détails à explorer, mais l'auteur est resté à la surface.
C'est clairement un choix de l'auteur, une manière pour nous, comme pour le personnage principal, d'avoir les yeux fermés. Il n'y a pas ici de maladresse, plutôt une volonté de cacher des choses au lecteur, jusqu'au bout et sans résolution possible. Même si je refuse l'idée que tout doit être expliqué dans un livre, une telle privation est trop forte pour moi. Bref, je n'ai pas aimé. Dommage...
Je dis dommage car les critiques positives pleuvent sur ce titre, notamment dans la blogosophère. Alors, ai-je raté quelque chose, suis-je un vieux geignard, suis-je trop difficile ? Oui et non. C'est tout l'intérêt de la littérature : l'humanité aime des choses aussi diverses qu'il y a d'individus et la manière dont nous apprécions une bonne histoire diffère d'un lecteur à l'autre. Même si je n'ai pas aimé, je n'hésiterais pas à le conseiller à quelqu'un qui ne souffrirait pas des mêmes prérequis que moi. Si nous aimions tous les mêmes livres, il n'y aurait guère de titres sortis en librairie. Et quand un titre devient un best-seller, il ne fait pas couler les autres, bien au contraire, il permet aux éditeurs d'en pousser d'autres qui n'auraient pas vu le jour par manque de fonds. Même si parfois j'ai du mal à comprendre comment certains livres ont du succès, ce n'est pas une raison pour déprécier ces titres ou leurs lecteurs. Une leçon qu'il est parfois bien nécessaire de se rappeler (à moi notamment)... sur ce, bonne lecture... Mais pour mon moment frisson, j'irai plutôt lire Whitechapel, chez Bragelonne.
Tout est affaire de sensibilité. Ce serait effectivement bien ennuyeux si on aimait tous les mêmes livres !
RépondreSupprimerEn revanche, je crois que l'on peut tout dire en temps que lecteur, avec respect cela dit. Ne pas "descendre" un livre pour le plaisir de faire mal. Mais simplement dire qu'on n'a pas aimé et surtout, pourquoi. C'est ce que j'essaie toujours de faire. Quand la rencontre ne se fait pas, inutile de dire le contraire ! Chouette billet (il est dans ma Pal et j'ai discuté avec l'auteur hier !)