Il y a des livres qu'on achète tout de suite quand on les découvre. Pas pour les lire tout de suite, non ! On les garde précieusement, comme un bon vin, en faisant monter le désir petit à petit.
Ensuite, quand on a vraiment besoin d'un remontant à réveiller les morts, qu'on a lu des romans médiocres et qu'on a presque perdu la foi en la littérature, on les ressort, la main tremblante, l'oeil brillant de fièvre. Et chaque page est un filet de divin nectar, une part d'ambroisie qui s'insinue dans tout notre corps, faisant exploser notre imaginaire.
Une fois le chef-d'oeuvre fini, il ne reste plus qu'à se coucher, repu, comme un gros chat ronronnant, confiant en l'idée que la vie est merveilleuse et les éditeurs aussi.
Voilà en gros l'effet du "jeu de l'assassin", qui renouvelle agréablement le genre de la fantasy "à capuche". Amy Raby joue admirablement bien avec les classiques du genre : un assassin de première classe, une cible injustement visée, un dilemme moral, des rebondissements et des traîtrises à couper le souffle.
Mais elle apporte un savoir-faire indéniable, notamment pour mélanger les genres. On passe du roman d'aventure à la romance musclée, de splendides pages dignes de Jane Austen à des scènes de stratégie militaire passionnantes, le tout avec un art de la nuance et de la transition qui feront pâlir les grands maîtres.
Pas de doute, Bragelonne a déniché la nouvelle perle, qui ravira les amateurs du genre. Cette série a clairement sa place aux côtés de Kushiel, de l'Epée de vérité ou de la Voie des Ombres.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire