Il m'est arrivé lors de la lecture de ce court roman une bien étrange aventure qu'il me semble intéressant de narrer. Je l'avais repéré lors de sa sortie, il y a déjà quelques temps. Pour une raison inconnue de ma part, je n'ai pas relu son quatrième de couverture lorsque j'en ai finalement entrepris la lecture. Au départ de la couverture, qui me faisait penser aux films de fantômes les autres, j'ai cru avoir en main un livre d'horreur, ou à tout le moins d'épouvante.
Ça tombait bien, depuis ma relecture de l'intégrale de Lovecraft l'année passée, je n'avais plus abordé ce genre. Mais je dus déchanter : j'étais arrivé à plus de la moitié du roman que les rares événements fantastiques n'avaient encore éveillé en moi qu'un vague sentiment de frisson et de malaise, rien de plus.
Je n'arrivais donc pas du tout à comprendre l'intérêt de cet ouvrage quand j'eus la bonne idée d'enfin en relire ce résumé : il s'agissait d'une fable fantastique ! Immédiatement, de nombreux éléments firent sens. Le rythme lent, presque hypnotique dans sa torpeur, était en fait une poésie sur la vie quotidienne. Les fantômes peu actifs étaient en fait une splendide métaphore sociale et analogique. Ce qui paraissait raté et soporifique était en fait un récit subtil et délicat, et j'en avais omis toutes les qualités.
Je ne dirais pas pour autant qu'il s'agit d'un chef-d'oeuvre, mais il s'agit d'une oeuvre remarquable, progressant par touches à la façon d'un Stephen King mais sans ses longueurs, dépeignant un drame familial par non-dits, sans tomber dans le macabre ni le glauque, mais en travaillant sur les sentiments et les comparaisons comme la vie aime parfois en faire, bien souvent pour une plus grande souffrance.
Ainsi donc, la façon dont on caractérise un livre et comment on le classe mentalement peuvent interférer sur la manière dont on le lit et l'apprécie... Résumé, avis, couvertures semblent nous guider dans les cases de notre esprit analytique, parfois au détriment de notre plaisir... Étonnant, non ?
Que voilà une intéressante découverte pour moi et une bien belle histoire que tu nous racontes là
RépondreSupprimerJe ne connais que la face thriller de l'auteur sous le nom de Michael Marshall (tout court), mais tu me donnes bien envie de remédier à cette lacune.
Bon, concernant les "longueurs" du King, je ne vais pas te suivre sur ce terrain là ;-)
Belle analyse dans cette chronique ! J'aime les nouvelles fantastiques donc ça pourrait bien me plaire !
RépondreSupprimerOh, à la façon d'un Stephen King... drame familial... je dis pourquoi pas. Je note.
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